samedi 18 septembre 2010

Le blog de Joseph Sagbohan: INTERNET, AU PAYS DE SAUVE QUI PEUT

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INTERNET, AU PAYS DE SAUVE QUI PEUT: "L’Internet est-il devenu le champ de bataille de la guerre de l’information ? L’avènement des Technologies de l’information et de la Commun..."

mercredi 1 septembre 2010

INTERNET, AU PAYS DE SAUVE QUI PEUT

L’Internet est-il devenu le champ de bataille de la guerre de l’information ?

L’avènement des Technologies de l’information et de la Communication (TIC) a bouleversé en quelques années le contexte environnemental d’échange d’information entre les humains. En minimisant les obstacles naturels que constituaient le temps et l’espace dans l’acheminement de l’information, les TIC ont permis de créer une plateforme d’échange, un village planétaire où chacun peut commercer avec n’importe qui de n’importe où et à n’importe quel moment.

Cette liberté de communication instantanée et sans frontière, rendue possible grâce à l’Internet a redonné un cachet spécial à l’information qui, du coup est reconsidérée comme le fer de lance de toutes les activités humaines. Son degré d’acquisition, de production et de maîtrise détermine désormais l’avenir économique, politique, sociale et culturel des individus et des nations.
C’est ainsi qu’en recherchant une certaine notoriété au plan économique, politique ou militaire pour ne citer que ceux-là, des entités gouvernementales ou d’entreprises, de groupes de pression érigent sur Internet des états majors de veille informative. Sur ce terrain où s’exercent la surveillance et la conquête de l’information, prolifèrent des phénomènes de désinformation, d’espionnage, de propagande, de manipulation, de rumeur ou de piratage etc.
On assiste en conséquence à une guerre des idées où chacune des forces en présence cherche malgré tout à se faire valoir pour s’imposer. Comment parvenir à maîtriser le contrôle de la connaissance ; en garder la primeur et le secret afin d’imposer son diktat à son adversaire constituent les préoccupations majeures des entreprises, des Etats, des pays, des groupes de pression comme l’Al Qaeda par exemple et autres grosses structures d’intérêt commercial.
Cette recherche effrénée du leadership par la conquête de la valeur ajoutée informationnelle amène à évoquer le concept de la guerre de l’information qui s’exerce sur l’Internet avec une forte propension aux coups bas. C’est en somme le règne de la raison du plus fort en matière de la pratique des TIC qui est promu et entretenu par les internautes.

En effet, la guerre de l’information recouvre l’ensemble des champs conflictuels où l’information est utilisée comme une arme offensive pour affaiblir, déstabiliser ou détruire un adversaire . Il s’agit donc de méthodes subversives pouvant être efficacement déployées sur l’ensemble des canaux de l’Internet.
La guerre de l’information englobe de façon générale, toutes les actions humaines, techniques, technologiques qui permettraient de détruire, de modifier, de corrompre, de dénaturer, de trafiquer ou de pirater l’information ; en vue de brouiller, d’altérer sa capacité de perception, de réception , de traitement, d’analyse et de stockage de la connaissance.
Dans le domaine de la désinformation par exemple on assiste à une opération de manipulation de l’information dirigée contre l’Ecole de Guerre Economique française. En effet, dans un article publié le 28 janvier 2005 par JINSA (Jewish Institute for National security Affairs) les Américains accusent la France de vouloir former dans son « Ecole de guerre » des espions afin de mieux explorer les entreprises américaines et d’en subtiliser les secrets économiques.
Cette information a été contrattaquée dans un article publié le 31 janvier 2005 sur le site de www.infoguerre.com et démentie par le Directeur de cette école, Christian Harbulot qui en apportant la précision, indiquait que l’école avait plutôt pour vocation d’initier ses étudiants aux méthodes de lutte contre les agressions en matière de guerre économique.
Autre exemple dans le même ordre d’idée est l’affaire Emulex qui est tout aussi caractéristique des phénomènes de la guerre de l’information. En effet, Stéphanie Chaptel rapportant dans une enquête intitulée « Avec Internet, la guerre économique devient une guerre de l`information » et publiée sur le site de ‘’01 Informatique’’ déclarait que cette société a vu son cours de Bourse chuter de 57 % à la suite de la parution sur le web d’un faux communiqué de presse qui a été repris par des agences sérieuses, comme « Bloomberg », « Internet Wire » ou « Dow Jones ».

En poursuivant l’analyse de son enquête l’auteur ajoute dans son article que « depuis sa création, les particularités du réseau mondial ont favorisé l`émergence de nouveaux acteurs : pirates informatiques, certes, mais aussi associations et autres "net-citoyens". En effet grâce au web, à la messagerie électronique et aux forums de discussion, la diffusion d`informations et de contre-informations devient plus simple, plus rapide, moins chère. Sa résonance est mondiale, et plus difficile à contrer’’. Il ressort de cette réflexion de l’auteur que l’information lancée sur le web est difficile à contrôler et les dégâts qu’elle peut engendrer sont énormes et incalculables si elle animée de mauvaises intentions.
Dans le domaine de la guerre de l’électronique par ailleurs les attaques des pirates informatiques communément appelés hackers font rages et créent de terribles dommages. Un article publié par l’agence de presse AFP et posté sur le site http://forum.presencepc.com/ le 05 octobre 2004 rapportait que « le ministère de la défense de la Corée du Nord aurait annoncé avoir mis sur pied une armée de hackers. » C’est en fait « près de 500 cyber-criminels qui auraient été formés afin de lancer une guerre électronique contre les Etats-Unis, le Japon et contre la Corée du Sud ». Toujours selon l’Agence France Presse : « ces hackers auraient été formés pendant près de cinq (5) ans secrètement par leur gouvernement avec la mission de pouvoir infiltrer n’importe quel système informatique étranger et ainsi semer le trouble ». De telles intentions n’ont d’autres objectifs que la recherche du leadership économique, technologique et autres...
Abondant toujours dans la perspective des exemples sur la guerre électronique, un article titré : " Un virus à l’origine de la panne d’éléctricité des Etats-Unis ?" et posté le 10/09/03 sur le site http://www.infoguerre.com/topics.php op=viewtopic&topic=24, rapportait selon les propos des Messieurs Michel Alberganti et Stéphane Foucart dans « Uans » une brève du journal "Le Monde" du 23 août 2003 que : « la prolifération très rapide de Lovsan (un virus) lui aurait permis d’infecter plusieurs millions d’ordinateurs et aurait été la cause d’un ralentissement significatif du trafic internet. Toujours selon eux, ce ou ces virus aurait été soupçonné d’avoir provoqué la plus grande panne électrique de l’histoire survenue la semaine du 15 août 2003 en Amérique du Nord. »

Au regard de tout ce qui précède, on constate à loisir que l’Internet est devenu par la force des choses un champ de bataille où se déploie et s’entretient la guerre de l’information. En tant que media privilégé de l’information, et grâce à sa puissance fort remarquable de diffusion simultanée et intantanée de texte, de son et de l’image, l’Internet alimente des relations conflictuelles qui s’emplifient au gré de la concurrence des intérêts et du leadership.Comment endiguer cet aspect déshumanisant de l’économie qui s’empare de l’Internet ? Car, en réalité la technologie elle-même n’est pas en cause. Mais c’est plutôt l’éthique des internautes qui est interpellée.

                                                                                                 Par Joseph SAGBOHAN